Paul Philippe de TESSEIRES de MIREMONT

Biographie sommaire

Histoire et généalogie de la Maison de Tessières, en cours d'édition, avec l'aimable attention d'un des auteurs
Robert de Tessières

PHILIPPE PAUL de TESSIERES de MIREMONT  Chevalier de Miremont.
né le 10 mars 1769 au château de Burée, paroisse de Burée
7ème enfant de Jean de Tessières de Miremont, chevalier. seigneur. de Redon et Burée, et de
Marguerite Hélène de Chabans baptisé le 13 mars 1769 en l'église de St. Léonard de Burée.
par: Philippe-Paul de Galard-Béarn, ch. sgr. d'Argentine et Bellevue, son grand-oncle
mar: Angélique de Villegente, dame de Teyssière, sa tante

admis, le 5 octobre 1784 cadet gentilhomme à l'école militaire de Paris.
Entre à l'Ecole du Génie à Mézières, fin 1786
sous-lieutenant, le 1er janvier 1787
aspirant-lieutenant en second, le 1er janvier 1789
Après avoir été en garnison à Bordeaux, il est affecté à Landau.
Par ordre du 17 avril 1791, il est maintenu sous les ordres de Monsieur Champmorin.
En juillet 1791, il émigre laissant une lettre de démission à Monsieur d'Oyre, lieutenant-colonel du génie, ingénieur en chef de la place de Landau.

"Monsieur,
Daignerez-vous recevoir mes excuses pour une conduite qui semble n'en admettre aucune; me pardonnerez-vous d'avoir exécuté sans vous prévenir un dessein qui vous touche d'aussi prés. Je l'aurais fait sans doute, si je n'eusse craint de renouveler les scènes qui nous coûtèrent tant à tous il y a quinze jours. C'est en vain que depuis cette époque, j'ai cherché à m'étourdir sur une conduite contraire à mes principes, il m'était impossible d'y persévérer. La seule considération qui avait pu m'y déterminer, celle du voeu de la majorité des officiers de l'armée, n'existe plus et avec elle, s'est évanoui le seul prétexte spécieux qui put encore m'y retenir. Vous avez semblé désirer que je vous donne ma parole que je n'emporte aucun des papiers de la place. J'y souscris d'autant plus volontiers que j'écarterai par là des soupçons qui quoiqu'injustes n'en sont pas moins fâcheux. Daignez de plus Monsieur, recevoir et faire part  au Ministre de la Guerre, de la démission que je vous donne, ici, de la place de lieutenant au corps royal de Génie. Je suis avec un attachement et une reconnaissance qui ne finiront qu'avec ma vie, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Landau, le 12  juillet 1791
Miremont
Les papiers relatifs à l'ouvrage dont je suis chargé sont avec le registre des entretiens sur la table de Boulignez

Il rejoint le Corps de S.A.A. le Prince de Condé à Worms et durant la campagne de 1792, fait diverses missions de reconnaissance sur les bords du Rhin et en Forêt Noire. Le 1er avril 1793, par ordre de S.A.S., il passe avec le grade de capitaine dans l'armée autrichienne à l'état-major du feld maréchal de Wurmser, en même temps que MM. de Blumenstein, de Bouligny et de Sarret. Ensuite étant à l'état-major de Prince de Saxe-Teschen, il est envoyé à Mayence jusqu'au début de la campagne de 1795, chargé de la conduite d'une des colonnes qui ont forcé la circonvallation, puis affecté au corps de la Lahn destiné à empêcher la communication des armées des généraux Jourdan et Pichegru.
Il fait toute la campagne de 1796 à l'état-major de l'archiduc Charles participant au siège de Kehk. Les hostilités étant suspendues entre la France et l'Autriche, il quitte l'armée autrichienne le 24 avril 1797. Le certificat de l'armée autrichienne est ainsi rédigé:
"Nous, Charles Louis Prince Royal de Hongrie et de Bohème et Archiduc d'Autriche et Chevalier de l'Ordre de la Toison d'Or, Grand Croix de l'ordre Militaire de Marie-Thérèse, Général feld maréchal de l'Empire, feld zeug meister impérial et royal, propriétaire d'un Régiment d'Infanterie et d'une Légion, Commandant Général en Chef des Armées Impériales et Royales sur le Rhin, certifions par la présente que le Chevalier de Miremont a servi dans le Corps de Génie de l'armée impériale en qualité de capitaine durant toute la guerre contre la France d'une manière si distinguée que Son Excellence le Commandant feld maréchal, comte
de Clerfait et son Altesse Royale l' Archiduc Charles lui-même en ont rendu d'honorables  témoignages auprès des autorités en preuves de leur satisfaction et l'ont recommandé d'une manière particulière. Comme le susdit a manifesté le désir de quitter le service et d'entrer dans un autre, nous nous empressons de lui accorder sa démission à sa prière et lui délivrons an  même temps le présent certificat. En foi de quoi nous avons signé de notre propre main et apposé notre sceau archiducal, fait à notre quartier général à Doulac (?), le 24 avril 1797. Signé en l'absence de S.A.I.R. l'archiduc Charles, commandant en chef, le feld maréchal de
l'empire, comte Baillet de la Tour, feld zeug meister.


Avec quelques autres officiers dont son frère aîné Antoine, il part pour le Portugal, accompagnant le prince de Waldeck chargé de réorganiser l'armée portugaise.

"Brevet de Major de Sa Majesté très fidèle, Dona Maria par la grâce de Dieu, Reine du Portugal et des Algarves, deçà et delà des Mers en Afrique, seigneur de la Guinée, Conquêtes, Navigation et Commerce de l'Ethiopie, Arabie, Perse et de l'Inde, etc... Savoir faisons à tous ceux qui verront ces présentes lettres patentes qu'en considération des mérites et de toutes
les qualités de Philippe Paul de Teyssière, chevalier de Miremont, espérant que j'aurai lieu d'être content de tout ce dont il sera chargé de faire pour mon service, j'ai pour agréable de le nommer, comme je le nomme par les présentes, major d'infanterie, agrégé à l'Etat-Major de la Cour avec les appointements du nouveau tarif, à compter du onze d'avril de la présente année, lequel poste il occupera tant que je le jugerai convenable, il jouira de tous les honneurs privilèges, libertés, franchises qui lui appartiennent directement, après que le duc d'Alafcens mon très estimé oncle, président de mes Conseils d'Etat et de Guerre, Maréchal Général de mes armées, aura donné l'ordre de le mettre en possession de sa charge après avoir préalablement prêté serment de remplir ses obligations, il le fera reconnaître Major d'Infanterie, agrégé à l'Etat-Major de la Cour, par les chefs et officiers supérieurs de mes Armées, ordonnant que tous les Officiers et Soldats qui lui sont subordonnés, lui obéissent en tout ce qui regarde mon service, comme il est de leur devoir, et que, pour qu'il reçoive le traitement qui lui revient aux époques où il sera échu, il soit porté sur les Registres auxquels il appartient. En foi de quoi, j'ai signé les lettres patentes de ma propre main et y ai fait apposer le Grand Sceau de mes armes. Donné à Lisbonne le vingt cinq du mois d'août de l'année de la
naissance de N.S. Jésus Christ mil sept cent quatre vingt dix sept
"Signé: le Prince, le Duc d'Alafcens, Maréchal Général adjoint à la Royale Personne, le Marquis das Minas, le comte d'Aveyras.

Le prince  de Waldeck étant mort peu après leur arrivée au Portugal Philippe-Paul de Tessières et Jean-Baptiste de Blumenstein adressent une requête au Ministre de la Guerre du Portugal:
"Le lieutenant-colonel, baron de Blumenstein et le major chevalier de Miremont isolés au Portugal où par la mort de Prince de Waldeck, ils ont perdu la seule personne dont ils fussent connus, supplient son Excellence le Ministre de la Guerre de permettre qu'ils mettent sous ses yeux un tableau raccourci de leurs services pendant la dernière guerre pour qu'elle voie quel degré de confiance ils avaient acquis dans l'armée qu'ils ont quitté pour venir au Portugal et
qu'elle juge par l'espèce de fonctions qu'ils y ont exercées celles dont ils pourraient être chargés ici. Ils feront un tableau commun parce qu'ils ont presque toujours été employés ensemble».



De 1800 à 1802, il est à l'Etat-major du Général Marquis d'Alorna, commandant du Corps de la province de Beira, chargé des fortifications à la frontière de la province. Il quitte le Portugal en octobre 1802 avec une permission de 2 ans; J.B François de Blumenstein avait quitté le Portugal pour une permission de durée non limitée, le 27 mars 1802.

"Permission accordée au Major Chevalier de Miremont. François de Silva Tello menèzes Cour Royal, comte d'Aveyras, conseiller de guerre du Prince Régent, notre Seigneur Grand Croix de l'Ordre de St.Benoit d'Avis, général d'artillerie, commandant les troupes de la cour et de la province d'Estramadure, grand écuyer de la princesse Dona Maria Françoise Benoîte ... fait savoir que le major agrégé à l'état-major de la cour, Philippe Paul de Teyssière chevalier de Miremont, a obtenu du prince régent, notre seigneur, deux années de permission avec ses appointements pour aller dans sa patrie s'occuper de ses affaires particulières et pour l'exécution d'icelle, je lui ai expédié la présente que j'ai signée et scellée de mes armes.
Fait au quartier général de la Junquiera, le 6 octobre 1802;
Signé: le comte d'Aveyras.

Il ne semble pas qu'il soit retourné au Portugal à l'expiration de la permission.
Dés son retour en France, Philippe Paul semble être entré dans les affaires de la famille de  Blumenstein qui exploitait des mines de plomb prés de Noirétable dans le Forez, à Pont-l'Evêque et St.Christ près de Vienne, et dans le département de l'Ain. Elle avait des installations de traitement et de fonderies à Saint Julien Molin Molette, près d'Argental où l'on
traitait le minerai de plomb argentifère.


Il épouse le 4 avril 1804 à Vienne (Isère)  MARIE ANGELIQUE KAYR de BLUMENSTEIN
née à Salles en Forez et baptisée le 1er octobre 1760,
fille cadette d'Etienne François  et de Marguerite de Montroyon
soeur de son ami J.B François de Blumenstein

Le grand-père de Marie Angélique, François Kayr de Blumenstein était né à Salzbourg en Autriche en 1678. Il avait connu le maréchal de Villeroy lors de la captivité de ce dernier à Innsbruck. Venu en France, le maréchal lui fit accorder le privilège d'exploiter des mines dans la région de Vienne et en Forez. La noblesse d'extraction lui fut reconnue par lettres patentes de mars 1738. Il mourut en 1739. Son fils Etienne François, né à Paris en 1717, acquit en   1753 le fief de La Goutte, situé à Cervières, paroisse de Salles en Forez, près de Noirétable.
décédée à Vienne le 15 juin 1812

Il épouse en deuxièmes noces le 27 juin 1816 à Montpellier FRANCOISE MADELEINE GUILLERMIN née le 4 juillet 1775 à Vienne, fille de Charles, maire de Vienne  et d'Andrée Chabroud décédée le 8 mars 1821 à Vienne.


En juillet 1814, il reçoit la croix de Chevalier de Saint Louis, qui lui est remise à Vienne. En 1816, à la naissance de sa fille, il se trouve à Montpellier avec le grade de lieutenant-colonel: cependant aucune mention de reprise de service ne se trouve dans les Archives.
De 1816 à 1830, il est maire de la ville de Vienne. Pendant son administration, il crée la place
principale de la ville sur laquelle est édifiée une halle monumentale qui est devenue le Musée-bibliothèque; la place est toujours appelée de Miremont. Le pont suspendu de Vienne construit en 1829, date de son administration. Il s'est également préoccupé de faire réparer les aqueducs romains.
Le 25 février 1824, élu député du 4e arrondissement de l'Isère par 146 voix contre 75 à Monsieur Lombard de Quincieux, il prit place parmi les ministériels, sans paraître à la Tribune. Aux élections du 16 novembre 1827, il échoue avec 74 voix contre 123 à Monsieur
Auguste Périer. Il a probablement quitté ses activités professionnelles et politiques après la révolution de juillet 1830.
En 1828, il habite le château de St.Just Chaleyssin, canton d'Heyrieux (Isère)
Il est mort à Lyon, le 13 janvier 1855.
1. ANTOINETTE ANDREE de TESSIERES de MIREMONT  (dite ANNETTE)
née le 8 juillet 1816 à Montpellier épouse le 26 avril 1836 à St.Just Chaleyssin
JEAN-LOUIS de CHABERT né le 18 octobre 1806 au château de Boën (Loire),
 fils de feu Antoine Jean, ancien capitaine d'infanterie et de feue Louise Olympe de Punctis de Boën décédé le 26 mars 1871 à Lyon

a) N. de CHABERT de BOEN

b) JEANNE CAROLINE ISAURE de CHABERT de BOEN née le 28 décembre 1839 à Vienne décédée le 14 avril 1927 à Lyon ayant épousé le 16 janvier 1872
RAYMOND LOUIS THOMAS CHARLES de COTTON DUPUY-MONTBRUN né le 20 décembre 1852 à Lyon fils de Séverin de Cotton et de  Gabrielle de Puy-Montbrun  
De cette alliance sont issus les de Thy de Milly et les Lafont-Chabert.

 



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